Aujourd’hui, le wax est devenu une mode incontournable sur le marché. Il est devenu le pilier de l’identité africaine dans le monde entier. Toutefois, si vous pensez que le tissu wax est d’origine africaine, détrompez-vous ! Je vous explique tout.
Qu’est-ce que le Wax ?
Tout d’abord, le tissu wax comporte nombreuses appellations :
- Imprimés wax africain
- Pagne
- Ankara (Afrique de l’Ouest : Nigéria)
- Wax hollandais
- Véritable wax hollandais, etc.
Le wax est un tissu 100 % coton, représentant l’Afrique en général, par ses couleurs et motifs variés. D’ailleurs, vous pouvez constater que ce tissu est imprimé des deux côtés, en restant uniformes. Sa popularité est d’ailleurs constatée en Afrique de l’Ouest et centrale.

Une mode, une culture
Le tissu wax est utilisé de différentes manières. Pour commencer, il peut être porté tel, en l’enroulant simplement autour de vous. Il peut être utilisé comme tablier de cuisine, porte-bébé, mais également pour coudre des vêtements chics, aux motifs originaux.
Le tissu wax est également utilisé dans la fabrication d’accessoires d’ameublement : des housses de coussins, des rideaux, draps de lit, serviettes de table, des édredons, des abat-jours, ainsi que des accessoires de mode tels que des sacs, des chaussures et des bijoux en wax. En clair, si vous avez des idées de customisation, vous pouvez les fabriquer avec ce magnifique tissu aux couleurs vives.

Aujourd’hui, le wax est devenu une tradition dans certaines régions d’Afrique de l’Ouest. Par exemple, pour les célébrations, il est utilisé comme «Asoebi». C’est le terme utilisé pour décrire des vêtements aux motifs et couleurs identiques, portés par des membres de la famille ou encore des amis proches.
Un autre exemple, lors d’un enterrement, il est de tradition d’offrir des cadeaux faits de tissus africains à la famille du défunt.
Au fait, avez-vous remarqué que je vous ai cité le terme «Wax hollandais» ? Les idées reçues font croire que l’idée de création provient du peuple africain. Cela parait étonnant, bien que ce soit une mode très prisée sur le continent, le wax n’a aucune trace africaine à l’origine. En effet, le wax est en réalité un produit importé. En clair, la cire africaine est d’origine étrangère.
Le wax est d’origine indonésienne
Quoiqu’elle soit très prisée des africains; comme le bazin et d’autres tissus; sa création remonte au 17ème siècle, plus précisément vers les années 1750. Cette mode actuelle est en réalité d’origine indonésienne. Les Indonésiens utilisent la méthode du batik, qui consiste à utiliser des techniques de résistance à la cire.

À cette époque, les colons anglais et hollandais se sont installés en Indonésie. En observant la méthode d’impression des tissus, ils en ont profité pour acquérir cette technique. Les Hollandais ont senti l’opportunité se trouvant sous leurs yeux.
Les colons ont acquis la méthode pour le reproduire par la suite dans leur pays respectif. En revanche, ils l’ont acquis à intervalles différentes.
Les Indonésiens n’ont pas apprécié la présence de ces envahisseurs, ce qui a causé une révolte. Les Hollandais ont alors fait appel à des mercenaires d’Afrique de l’Ouest dans leurs comptoirs commerciaux, afin d’emporter ce fameux batik. Les Britanniques ont acquis le batik vers 1811, tandis que les Néerlandais (ou Hollandais) ont maîtrisé la méthode bien plus tard, vers 1850. Ce n’est qu’après sa fabrication que ce tissu fut renommé wax, qui signifie cire en anglais.
Une fabrication mondiale
Même si les Anglais ont acquis le batik vers 1811, les Hollandais sont les premiers à avoir lancé la production du tissu, pour en faire un commerce mondial. Leur but était de reproduire l’apparence exacte du batik, en réduisant les efforts de fabrication. Ces imitations étant imprimées à la machine, leur fabrication fut alors beaucoup plus rapide et moins chères.
Leur idée, était de surpasser le commerce du batik original sur les marchés indonésiens. Les propriétaires d’usines hollandaises (Jean Baptiste Théodore Prévinaire et Fentener Van Vlissingen) ont reçu les échantillons du batik original dans les années 1850.
Leurs machines étaient suffisamment développées pour reproduire exactement le processus de fabrication du batik. Malheureusement pour eux, leurs imitations du batik n’ont pas été acceptées sur le marché indonésien. En effet, les Indonésiens ont constaté un défaut sur cette imitation, plus précisément le manque de résistance de la cire. Il fallut donc exporter ces tissus dans le monde entier afin de recevoir des commandes.

Un énorme succès en Afrique de l’Ouest
C’est dans les années 1880 que les premiers navires de commerce ont importé le tissu wax, qui connut un fort succès. Tout comme sa voisine l’Adire du Nigéria, la popularité du wax commence d’abord en Afrique de l’Ouest
Ce succès est probablement lié au Belanda Hitam dans la commercialisation du batik. Ce sont les soldats ouest-africains faisant parti de la Gold Coast depuis les années 1830.
Depuis 1855, plus de 2000 soldats ghanéens ont servi dans l’armée royale des indes orientales Néerlandaises (Gold Coast). Souvent, les militaires rentrent chez eux avec des objets rencontrés à l’étranger. D’ailleurs, de nombreux soldats se sont retirés au Ghana. C’est par la suite que les Ghanéens ont lancé à leur tour le commerce du tissu hollandais, autrement dit l’imitation du batik.

Le Ghana, puis la Côte d’Ivoire et le Sénégal, ont installé leurs usines de fabrication du wax afin de rivaliser avec le commerce hollandais. Par exemple, une usine en Côte d’Ivoire s’appelle «Uniwax». Une autre au Sénégal, se nomme «Sobita Simpafric».
Bien évidemment, le succès du commerce hollandais en Afrique de l’Ouest s’est très répandu, ce qui a incité d’autres pays à entrer sur ce marché. Les Britanniques, Écossais et Suisses ont à leur tour démarré leur propre production d’imitation de batik, afin d’en faire commerce sur le marché ouest-africain.
Néanmoins, ce sont les Néerlandais, qui furent en première place parmi leurs nombreux concurrents (ABC Wax, par exemple). Ce sont les conceptions de Vlisco, qui semblaient indéniablement représenter l’identité africaine.

Un marché consolidé
À la fin du 19ème siècle, Van Vlissigen a consolidé son succès sur le marché en rachetant plusieurs petites entreprises. C’est en 1927 que l’entreprise hollandaise se renomma Vlisco. D’ailleurs, des termes tels que «Veritable Wax Hollandais», ou encore «Dutch Wax», étaient utilisés pour les tissus Vlisco.
La marque est devenue encore plus importante pendant la Seconde Guerre mondiale, car la production des tissus a dû être stoppée temporairement. C’est d’ailleurs à ce moment que les Asiatiques ont lancé la production de contrefaçons pour le marché ouest-africain.
La Chine : une menace pour ses concurrents
À votre avis, pourquoi la Chine est une menace pour les autres fabricants ? C’est à cause de leurs prix extrêmement bas. En comparaison, leur imitation peut coûter jusqu’à dix fois moins cher que les fabrications européennes.
Les impressions de wax en provenance d’Asie ont envahi le marché africain grâce à leurs prix très bas, ce qui rend la concurrence très difficile pour les Européens. Malgré tout, les autres fabricants sont restés tout de même rentables, surtout auprès des consommateurs ouest-africains.
Toutefois, toutes ces fabrications peuvent porter préjudice aux fabricants africains, à cause de la croissance et rentabilité des industries étrangères. En effet, pour les consommateurs, certains produits risquent d’être considérés à tort comme des fabrications locales.
Depuis 1963, afin de garantir l’authenticité du Wax, les tissus Vlisco portent la mention «Garantie Dutch Wax Vlisco». Aujourd’hui, la société compte trois autres marques :
- Woodin,
- Uniwax
- GTP (Ghana Textiles Printing Company).
Ces marques sont produites dans certaines parties de l’Afrique. Tous conçoivent cependant des modèles différents.
En fin de compte, même si le Wax n’est pas d’origine africaine, ce tissu représente aujourd’hui la mode et l’identité du peuple africain.
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3 réflexions sur “Connaissez-vous vraiment le tissu wax ?”